« Tu dis, Il y a cette voix, docteur, dont je dois vous parler. C’est une perfide, elle s’insère et elle me vide. Elle surgit surtout la nuit. Il acquiesce en hochant la tête, et tu t’énerves. Tu voudrais qu’il te croie, qu’il entende ma voix. Qu’il la tranche d’un coup sec, comme le cou d’un volatile sur le billot, ou qu’il l’invalide avec ses mots. »
Dans la blancheur ouatée d’une clinique, une femme est harcelée par sa mémoire. Entre des pilules censées offrir l’oubli, des infirmières faussement affectueuses, un médecin peut-être salvateur, Lisa lutte en vain contre le souvenir. Le je, le tu, le on se succèdent dans un vertige identitaire où se mêlent l’obsession du désir et les ombres du passé.
Jusqu’à l’ultime révélation, c’est toute une existence qui se dévoile par pans, opaque et charnelle. Sandrine Soimaud prête vie à Lisa et à ses fantômes, dans un ballet hypnotique qui s’offre au lecteur comme une véritable expérience.